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LE PRESSAGE

USAGES DES VOLETS DE LA PRESSE
Pendant la mise en presse, il faut utiliser un des 2 volets terminaux en contreplaqué de la presse pour soutenir la pile et la maintenir stable. Déplacer l'autre volet au fur et à mesure de l'empilement des journaux, ce qui permet de garder les mains libres. Dans les hôtels, ces plaques de contreplaqué seront un bon support pour sectionner des fruits ou des tiges épaisses.

ORIENTATION DES JOURNAUX LORS DE LA MISE EN PRESSE
Si on n'écrit pas les notes de terrain au fur et à mesure de la mise en presse, il faut inverser le sens des journaux à chaque récolte (qu'elle ait 1 ou n doubles). De cette manière, on ne sera pas obligé d'ouvrir chaque journal pour les compter et ajouter les notes de terrain ou écrire les numéros sur chaque journal. La face supérieure de chaque spécimen sera toujours tournée vers le haut.

NUMEROTATION
Il est très pratique de placer les initiales du récolteur à côté du numéro de récolte, A.G. 45038. En cas de perte d'étiquette ou de mélange des récoltes, il est plus facile de récupérer les données égarées ou de remettre tel ou tel spécimen à sa place: ceci peut faire gagner du temps quand un botaniste récolte ou manipule des plantes avec un confrère dont les numéros sont du même ordre que les siens; cela aide aussi pour le remplacement des étiquettes perdues en évitant confondre des récoltes pré-étiquetées ensemble. Il faut mettre leur numéro toujours au même endroit du journal, de préférence le long du bord, ce sera beaucoup plus commode pour le tri.

Après la numérotation des journaux, il faut mettre tout ou une moitié du paquet avec tous les plis tournés du même côté. Il ne faut pas secouer la moitié du paquet de haut en bas pour l'équilibrer, ceci ne ferait que compliquer les manipulations ultérieures.

ASSORTIMENT DES PARTS
Il faut rendre chaque part d'un numéro donné aussi complète que possible. Quand on dispose à la fois des fleurs et des fruits (ou de différentes formes de feuilles), chaque part (ou chaque groupe des éléments constituant une part) devrait être représentative de la récolte. Après le séchage, il faut distribuer les éléments qui ont été séchés séparément de façon à reconstituer des parts complètes avant l'emballage et l'expédition.

CONTRAINTES DE TAILLE
Tailler les spécimens plus courts qu'une feuille d'herbier! Il y aura beaucoup de dégâts s'il faut encore les replier plus tard et de plus, tout ce qui dépasse du journal sera brisé et perdu. Il faut toujours avoir la vision de ce à quoi pourra ressembler le matériel une fois monté, et ne pas se contenter de le mettre dans un journal n'importe comment. Le papier d'herbier MO mesure 42 x 29 cm.

FLETRISSEMENT
Quand le flétrissement pose un problème, il faut récolter rapidement et presser aussitôt une quantité modérée de matériel et recommencer de même, etc...On peut limiter le flétrissement en aspergeant d'eau les sacs posés à l'ombre ou encore en mettant des journaux ou des serviettes mouillés à l'intérieur des sacs posés à l'ombre (attention au mouvement du soleil!). Si on en dispose, les sacs blancs opaques sont préférables car ils diminuent l'effet de serre. De retour au camp de base, on peut ralentir le flétrissement en mettant si possible les sacs dans une pièce climatisée ou dans un réfrigérateur mais en les fermant bien car l'air refroidi est souvent plus sec.

POUR ARRANGER LES PLANTES EN VUE DU MONTAGE
Plantes herbacées volubiles exceptées, il faut casser incomplètement les axes afin de les plier en "V" ou en "N" au lieu de les courber en "U" ou en "S":

Pour les petites plantes, on en monte plusieurs sur la même feuille d'herbier de façon à bien la remplir:

Veiller à maintenir un équilibre de la qualité des individus entre les diverses parts en distribuant équitablement les bons et les moins bons (s'ils ne sont pas tous en meilleure forme); sinon, on risque en fin de compte de se retrouver avec les moins bons pour l'institution à laquelle on appartient. Les opérations ultérieures seront sur ce point plus simples, si le récolteur désigne la part qu'il réserve à son propre institut.

Les herbes et les plantes herbacées ne doivent pas être arrachées brutalement. Il faut toujours récolter la plante entière avec ses racines et tous ses organes: pour cela, il faut avoir la patience de creuser suffisamment profond pour dégager les rhizomes ou les autres parties souterraines s'il y a lieu et enfin secouer ou laver pour éliminer le plus de terre possible.

Il est préférable de disposer les plantes dans la presse en présentant toujours vers le haut la face même qui sera visible, le spécimen une fois monté. Conserver cette face tournée vers le haut pendant la numérotation, le pressage, le séchage et le tri.

Disposer les plantes avant le séchage en sorte qu'on voit bien les deux faces de leurs feuilles et leurs appareils reproducteurs, et ceci tout particulièrement pour les Fougères. Mettre en presse des fleurs ouvertes, des fleurs fermées ainsi que d'autres préalablement fendues pour mettre en évidence les organes internes (notamment pour les POLEMONIACEAE et les MONOCOTYLEDONES). Chez les Asteraceae, les bractées du capitule sont très importantes et devront être disposées au pressage de façon à être nettement visibles. La pubescence, les stomates, etc...sont en général beaucoup plus abondants à la face inférieure des feuilles qu'à leur face supérieure. Quand on ne dispose que d'une feuille de grande taille ou d'une fronde de fougère, il convient de la plier de telle façon que ses 2 faces soient visibles:

Eviter de recouvrir les fleurs les fruits et les axes avec des feuilles, soit en écartant celles-ci de ces organes soit en les pliant de façon à les disposer en dessous d'eux. Quand on doit plier des feuilles, veiller à ce que la plus grande portion de limbe soit mise en dessous (contre la feuille d'herbier) de sorte que l'on puisse toujours mesurer leur longueur, leur largeur, etc...

On peut aussi couper ou casser les feuilles en trop, mais à condition de toujours conserver une partie du pétiole afin de montrer leur position:

Ne jamais couper la base d'un pétiole ni la région de l'insertion d'une feuille composée sur la tige. Autant que possible conserver des bases de pétiole d'autres feuilles ainsi que l'apex de l'axe porteur. Ne pas confondre une grande feuille composée avec un rameau à feuilles simple. Ne pas fendre en deux le rameau car on ne pourrait plus voir si les feuilles sont opposées ou alternes. Un spécimen à feuilles de très grande taille peut exiger deux montages ou même davantage.


POUR DISTINGUER UNE FEUILLE COMPOSEE D'UN AXE SIMPLICIFOLIE.
1. La section transversale des pétiolules des folioles n'est généralement circulaire, alors que celle des axes est le plus souvent ainsi.
2. Si les "feuilles" semblent opposées alors que les rameaux sont alternes, est probable qu'on se trouve dans le cas de feuilles composées (et vice versa).
3. Les folioles des feuilles composées sont le plus souvent disposées dans même plan tandis que les feuilles simples sont dans plusieurs plans différents.
4. La foliole terminale d'une feuille composée est réellement terminale tandis que la feuille "terminale" d'un rameau tend à être ± déjetée par rapport à l'apex.
5. Il n'y a pas de bourgeons à l'aisselle des folioles alors qu'en principe il y en a dans le cas d'une feuille simple.
6. Si les aisselles portent des inflorescences, c'est qu'on a plutôt affaire à des feuilles simples.
7. Dans le cas de feuilles composées, le pétiole et le rachis tendent à se distinguer du rameau par la couleur et la texture tandis que des rameaux de différents diamètres tendent à être semblables.


Il est en général plus pratique de plier un rameau que de s'obliger à plier chaque feuille:

Si les extrémités des feuilles dépassent du journal, il faut les replier sinon elles seront cassées et perdues. En pliant des feuilles de grandes taille, on arrive parfois ´ en faire entrer 2 et non 1 seule. On doit pouvoir observer longueur, largeur, forme, et les 2 faces du limbe.

Pour de très longues feuilles de palmiers et des grandes Fougères, prélever 3 sections: apicale, moyenne et basale avec des pinnules. Porter sur le carnet de terrain la longueur de la feuille, celle du pétiole, le nombre de pinnules et leur disposition (régulière, décalée, irrégulièrement espacée) dans le cas où le spécimen ne la montre pas. Pour les palmiers, décrire la position de l'inflorescence par rapport aux feuilles, noter si l'espèce et solitaire ou coloniale et inclure des échantillons d'écorce et d'épines du tronc. Chaque spécimen devra comporter au minimum un sommet une base et une section moyenne de feuille, des parties sélectionnées de l'inflorescence, de tronc et une base de pétiole. Des photos seront très utiles.

Un spécimen représentatif pour une plante de très grande dimension peut exiger des montages supplémentaires afin d'en donner une idée aussi complète que possible. Même dans le cas de plantes tempérées telles que Heracleum (APIACEAE), il faut plusieurs montages pour conserver des parties représentatives des feuilles, des tiges, des fleurs et des fruits. Des spécimens en montages multiples comportent bien plus d'information qu'un petit nombre de montages surchargés.

Les très gros fruits seront coupés en tranches épaisses de 1 pouce (24 mm) tant longitudinales que transversales. Il vaut mieux garder les fruits en connexion avec leurs rameaux pour le montage du spécimen. Cette valeur de 1 pouce correspond à l'épaisseur maximale recommandée au MO pour le montage des spécimens.

Il est utile de marquer d'une même lettre les multiples montages appar-tenant à un même spécimen. Cette lettre n'est pas à porter sur l'étiquette, il s'agit plutôt d'un moyen simple destiné à faciliter le regroupement des collections après le séchage. Il faut mettre cette lettre n'importe où sur la feuille mais surtout pas après le numéro de récolte, ex. 1832 A, ce qui ne s'emploie que pour désigner une récolte provenant de la séparation a posteriori d'un mélange originel.

Exemple de pliage d'une très grande feuille permettant de garder en évidence aussi bien la base que le sommet:

Partie d'inflorescence, tige, fleurs, etc... peuvent être montées en superposition sur une feuille sans perte d'informations de telle manière que la longueur, la forme, les dimensions et la surface de cette feuille demeurent en évidence. Même si ces parties ont été séchées séparément, elles peuvent être montées ensemble.

Pour le pliage de très grandes feuilles, il faut toujours commencer par la plus grande portion du limbe et replier ensuite les parties plus petites par dessus: ex. cas des grandes feuilles cordées: base, puis pliage du sommet, enfin pliage du pétiole et de l'inflorescence qui se trouvent ainsi placés dessus. Pour des feuilles qui ont des lobes basaux, il ne faut pas replier la base sinon il sera plus difficile de voir la forme de la feuille et de mesurer les lobes. Il importe de commencer le pliage de ces feuilles de grande dimension en tournant la face inférieure vers le haut car elle porte généralement plus de caractères taxonomiques que la face supérieure.

Dans le cas de très grandes feuilles symétriques comme celles des ARACEES, tout un côté du limbe jusqu'à la nervure médiane peut être supprimé. Dans les notes de terrain, décrire la section transversale du pétiole (circulaire ou aplatie?), présence de côtes ou d'angles bien marqués? (notamment pour Anthurium et Philodendron). Il est parfois nécessaire d'employer des montages multiples.

Pour les plantes de grandes dimension, inclure au moins une portion de tige et un pétiole entier. La tige peut être ouverte en 2 moitiés dans le sens longitudinal pour la rendre plus mince. Racines et autres organes épais ou encombrants peuvent être fendus pour accélérer le séchage. Les bulbes ou les bulbo-tuber peuvent être coupés longitudinalement ou en tranches transversales, tout dépend des caractères à mettre en évidence. Chez les CYCLANTHACEAE, la base de la feuille et celle du pétiole sont très importants, de même que la profondeur de la division de la feuille. Indiquer cette dernière dans les notes de terrain, ex. limbe divisé à moitié en direction de la base, ou simplement coupé un côté du limbe au-dessus du point de séparation si c'est nécessaire:

Il est très utile de conserver les fleurs de certaines familles comme par exemple les IRIDACEAE, LENTIBULARIACEAE, BURMANIACEAE, ZINGIBERACEAE, ORCHIDACEAE, MARANTACEAE dans une solution d'alcool à 50 % additionnée de quelques gouttes de glycérine en sachets étanches ("whirlpacks") ou en flacons pour des études ultérieures. La glycérine protège le matériel d'une dessication complète en cas de fuite ou d'évaporation du liquide. Mettre dans le flacon le nom et le numéro du récolteur écrits sur un morceau de papier avec un marqueur permanent ou une encre indélébile dans l'alcool ou avec un crayon à mine.

Dans le cas des PASSIFLORACEAE, il est important d'ouvrir au moins une fleur de chaque montage de façon à permettre l'observation des pièces internes. Pour d'autres familles aux grandes fleurs peu nombreuses comme les CACTACEAE, il est utile d'ajouter des fleurs ouvertes à chaque montage dans la mesure du possible.

Pour la récolte de plantes aquatiques particulièrement fragiles, le mieux est parfois d'utiliser une poêle à frire, de la remplir d'eau et d'amener par ce moyen la plante flottante jusqu'au papier. Certains récolteurs préfèrent utiliser un morceau de papier blanc de bonne qualité qui peut ensuite être fixé sur la feuille d'herbier avec de la colle ou du papier gommé. D'autres récolteurs utilisent des feuilles de journal ordinaire ou du papier journal vierge ou encore du papier ciré quand ils en disposent et amènent la plante flottante jusqu'à lui; les spécimens s'en détachent en général facilement par un léger grattage avec la lame d'un scalpel ou d'un canif.

S'il manque du papier de journal, les spécimens peuvent être réunis provisoirement dans un même journal et triés plus tard pour être remis en feuilles séparées. Dans ce cas, écrire "*** spécimens" ou bien "à séparer en *** spécimens" sur le bord du papier de journal. On n'aura recours à ce procédé qu'en cas de nécessité absolue. Tout spécimen doit être transféré dans une feuille de journal distincte avant le séchage.


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