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RECOLTE ET INDIVIDU VEGETAL (addendum du traducteur)
En général, tout le matériel d'un même numéro de récolte (quel que soit le nombre de parts) provient du même individu au sens biologique du terme, c'est à dire issu d'un seul zygote. Mais dans le cas de petites plantes herbacées, chaque part d'un même numéro peut porter au contraire plusieurs individus manifestement de la même population. La correspondance 'numéro de récolte - population' remplace alors celle de 'numéro de récolte - individu' mais cela n'a ici que des avantages puisque le chercheur pourra sur la même part distinguer les individus et étudier la variation inter-individuelle au sein d'une même population.

Quand il s'agit d'individus ligneux proches les uns des autres dans le même biotope, manifestement conspécifiques et de la même population et si chacun d'eux permet le prélèvement de nombreuses parts, il est bon de les récolter sous des numéros distincts car ils offrent au taxonomiste une possibilité d'apprécier la variation inter-individuelle au sein d'une même population.

Cependant, quand plusieurs individus ligneux conspécifiques de la même population sont chacuns très pauvres en éléments fertiles, il est au contraire plus indiqué de les récolter sous le même numéro de récolte, afin d'avoir plusieurs parts complètes de l'espèce dans cette localité, plutôt que de multiplier des "unicata" de la même espèce pour la même localité.

COMPLEMENTS
Pour préciser une localité, il convient d'éviter des formulations du genre "en amont de telle ville" pour indiquer la direction, car ceci n'a de sens que pour ceux qui connaissent cette localité.

Il importe d'écrire la localité de manière explicite à chaque fois qu'on l'utilise: il est incorrect d'écrire "même localité que le n°..." ou "comme le n° précédent".

Quand on récolte sur des distances importantes réparties le long d'un parcours ou quand on fait un transect, l'aire générale sera rapportée à une localité donnée, mais pour chaque numéro en particulier, il faudra noter des données en précisant, par exemple:

- indication générale: "13,7km, NO de San Pedro sur la route allant à Incahuara, trajet du 12 Octobre";
- précision particulière pour le n°XXXX: "Ca. 2 km au N. du début du trajet".

Ce souci de clarté est très important pour les nombreuses personnes parfois non botanistes, qui auront affaire aux carnets de récolte ainsi qu'aux récoltes elles-mêmes (dactylos, préparateurs, bénévoles, etc...)

Les abréviations sont à éviter car les dactylos ont mieux à faire que de décoder des abréviations ou de les déchiffrer péniblement. Dans toutes les parties du monde où les spécimens seront reçus, les abréviations-maison (ex. "BCI" pour "Barro Colorado Island") ne seront pas faciles à traduire.

Il faut toujours penser à laisser 1 ou 2 lignes blanches sur le carnet entre le n° de récolte et sa description pour porter le premier determinavit ainsi que les changements ultérieurs de détermination.

Il est utile d'inclure une mention concernant l'existence de spécimens vivants, de photos en couleur et en noir et blanc, de parties conservées sous liquide, de graines, de matériel pour étude phytochimique, ainsi que toute récolte spécialisée dans un but particulier et que cela aussi figure sur les étiquettes.

Les institutions responsables de la récolte et leur acronyme devront également figurer sur l'étiquette, ce qui simplifiera le retour ultérieur des déterminations.

La numérotation des récoltes de chaque botaniste doit commencer par 1 et celui-ci doit la poursuivre sans interruption pendant toute sa vie active de prospecteur. Il ne faut pas recommencer une série chaque fois qu'on récolte avec une nouvelle personne, ou dans un nouveau pays, ou encore à chaque nouvelle année. Il ne faut surtout pas utiliser de formule compliquée ou de lettres, sauf 'A' 'B' 'C'... utilisées comme suffixes dans le cas des récoltes exigeant plusieurs montages pour chaque part (sur ce point, voir: GENTRY (1984), Taxon 33: 355-358).

Dans le cas de récoltes faites en grande série, rédiger le carnet clairement et sans différer. Il ne faut pas dépendre de la "souvenance" des données de terrain, des heures ou des jours après la récolte: il est toujours vain de ré-écrire ses notes de terrain.


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